6 mai 2017
Ce matin nous avons eu la visite d’une classe de lycéens venus échanger avec nous en français sur nos styles vies, nos habitudes, notre pays. La timidité était plutôt présente. Barrière de la langue, manque de vocabulaire, on a fini avec soulagement des deux côtés par jouer aux cartes.
Les Maires des villages voisins étaient là aussi. Grandes discussions sur l’enseignement non adapté à la vie locale. Les élèves suivent des programmes établis pour les Français de France et n’ont pas grand-chose à faire avec. Discussion sur la nécessité de construire des écoles qui se suivent, à proximité les unes des autres afin que les enfants puissent continuer à apprendre. La plupart des enfants arrêtent l’école une fois qu’ils savent plus ou moins lire, écrire et compter. Une grande partie des parents pensent que c’est suffisant. Ou alors l’école secondaire se trouve trop loin de leur maison. Ils ont besoin de leurs enfants pour les aider à la maison et dans les champs. Les Maires écoutent, sont d’accord, mais il faudrait bien plus que ça pour faire changer les choses… Le gouvernement ne se sent pas concerné par l’éducation des jeunes. C’est plus simple pour manipuler un peuple de ne pas l’instruire. On pourrait en dire tellement plus, mais je pense que vous connaissez la chanson. Je trouve dur ce sentiment d’impuissance. Avoir des idées, mais ne pas « pouvoir » les réaliser.
L’après-midi a été calme. David et quelques jeunes ont entrepris la fabrication d’un four à pizza que nous allons inaugurer demain.
Pendant ce temps, les Malgaches sont partis préparer leur soirée.
Vers 19 heures, nous avons été accueillis sous « la Taule » par les Malgaches. La Taule c’est notre réfectoire, boîte de nuit, salle de jeux, etc. Ils avaient décoré le lieu de plantes et de fleurs. Nous avons eu le droit à un genre de pièce de théâtre narrée par Martial et animée par les jeunes sur certaines coutumes malgaches : le retournement des morts et le mariage. C’était quelque chose !
C’est un peu long à expliquer et je pense que les jeunes aimeront raconter cela à la soirée malgache à Genève. Des chants, des danses, puis un bon repas à base de riz et de viande grasse de zébus, repas de fête. Après quoi, on a tous dansé. La fête s’est finie vers minuit. Il restait plus que les ouvriers et quelques autres.
C’était magnifique. Les hommes chantent ensemble ici. Tous connaissent les paroles. Une guitare un bidon pour taper les rythmes et en avant ! Les jeunes comme les anciens avec de belles belles voix. Rythmes entraînants ou doux, de temps en temps un danseur, c’était vraiment beau à voir et à entendre.
Merci !
Eva